LE CORDYCEPS & LE REISHI
La recherche s’intéresse de près aux propriétés thérapeutiques des champignons qui sont de plus en plus recommandés par les professionnels de santé et intégrés dans des protocoles de soin.
En 1928, la découverte de la pénicilline par Alexandre Fleming marque l’importance des champignons en médecine.
De nombreux autres antibiotiques ont été découvertes depuis lors, et les propriétés antibactériennes et antivirales de divers champignons ont été largement exploitées.
Chaque année, de nouvelles propriétés antiparasitaires, antivirales et antifongiques des champignons sont découvertes.
La mycothérapie est désormais reconnue pour désigner les thérapies préventives et thérapeutiques à base de champignons.
Les principes actifs des champignons médicinaux sont peu assimilables lorsque ces derniers sont consommés entiers, du fait de la présence d’une substance appelée chitine qui limite leur absorption.
Pour profiter au mieux des vertus thérapeutiques des champignons, de nombreux laboratoires proposent de la poudre et des extraits aqueux ou hydro alcooliques.
Un règne à part…étonnant !
Ce n’est qu’à partir du milieu du vingtième siècle que le botaniste Robert Whittaker finit par classer les champignons dans un règne à part : celui des Mycota (ou Fungi).
· Les cellules du champignon sont semblables à celles des végétaux mais, contrairement à eux, ils sont incapables d’effectuer la photosynthèse.
· Les champignons se nourrissent de la matière organique d’autres êtres vivants (ils sont hétérotrophes), ce qui est une spécificité du règne animal.
· Une partie de ce qui constitue les champignons est faite de chitine, une molécule que l’on retrouve chez les insectes et les crustacés (elle constitue l’essentiel de leur carapace), alors que la paroi des végétaux est, elle, constituée de cellulose.
· Les champignons stockent leur énergie sous forme de glycogène, comme les animaux (chez l’homme, par exemple, le glycogène est la réserve de sucre de l’organisme). Les végétaux, eux, stockent leur énergie sous forme d’amidon.
· Enfin, les champignons sont capables de dégrader des molécules complexes alors que les végétaux ne savent utiliser que des molécules simples.
Les incontournables
200 000 à 300 000 espèces de champignons ont déjà été répertoriées dans le monde.
Certains spécialistes pensent qu’il existe au moins 1,5 million d’espèces différentes.
Il existe une dizaine de champignons médicinaux incontournables :
Le shiitake (Lentinus edodes), la crinière de lion (Hericium erinaceus), le chaga ( Inonotus obliquus), l’agaricus ( Agaricus blazei Murill) , le maïtaké ( Grifola frondosa), le champignon noir ( Auricularia polyticha), le Phellinus, le polypore versicolore ( Trametes versicolor et Corolius versicolor), le reishi (Ganodrema lucidum), et le cordyceps sinensis.
Dans cet article, j’ai choisi ceux que je connais le mieux et que je consomme régulièrement.
Et je commencerai par le plus curieux !
1- Le Cordyceps ou « champignon chenille »
Le cordyceps pousse sur les hauts plateaux du Tibet, à plus de 4000 mètres d’altitude.
Pour survivre, il s’attaque principalement aux fourmis, araignées, papillons et autres larves. Comment fait-il ? Cela ferait une belle scène meurtrière cinématographique !!
Lorsque le cordyceps a « repéré » sa proie, il lâche ses spores (des cellules qui se reproduisent sans fécondation) qui pénètrent dans le corps de l’insecte.
Les spores poussent dans son corps, consommant l’insecte ou la larve de l’intérieur, sans s’attaquer aux organes vitaux dans un premier temps.
Le champignon va prendre, peu à peu, le contrôle de l’insecte en progressant vers son cerveau. L’insecte commence alors à se comporter de façon désorientée, comme si il se « déprogrammait » pour devenir la « créature du champignon ».
Lorsque la mue est achevée, l’insecte se met à grimper contre son gré le long d’une branche par exemple.
Une fois en hauteur, il plante ses mandibules dans une feuille ou une branche, puis il meurt.
Il n’a plus d’intérêt pour le champignon : par son intermédiaire, le cordyceps vient de trouver l’endroit propice pour que ses spores puissent se propager.
Bientôt, la tige se met à pousser à l’arrière de la tête de l’insecte.
C’est un nouveau champignon qui, quelques semaines plus tard, explosera en disséminant ses spores mortelles qui trouveront d’autres victimes.
Il faut entre 5 et 7 ans au cordyceps pour finir son cycle de vie.
Mais cela n’est que le début d’un autre cycle…car le cordyceps lègue aux hommes toutes ses vertus…
Ce sont les bergers des hauts plateaux tibétains qui, les premiers, ont remarqué, il y a plus de 1000 ans, que ce champignon n’était pas étranger à la bonne santé de leurs troupeaux qui broutaient au milieu des herbes où poussait le fameux champignon !
Le cordyceps étant difficile à récolter (à la main), il était rare et très cher. Son utilisation était réservée exclusivement au Palais impérial.
Séchés, ces champignons sont utilisés en médecine traditionnelle chinoise depuis des siècles pour lutter contre la fatigue, traiter les maladies rénales et la baisse de la libido.
A la fin des années 70, l’institut des matières médicales de Beijing a débuté un programme de recherche de plus de 10 ans sur le Cordyceps sinensis.
La principale variété de ce champignon est le Paecilomyces hepiali Chem (Cs-4).
En 1985, l’institut développe une méthode de fermentation pour produire industriellement
Le Cordyceps CS-4.
En 1987, c’est le premier traitement traditionnel approuvé par le ministère chinois de la santé.
Pendant 2000 ans, le cordyceps fut pratiquement inconnu en Occident…
Sa réputation a atteint le monde occidental au début des années 1990, lorsqu’aux championnats du monde d’athlétisme, les athlètes féminines chinoises ont remporté la quasi-totalité des épreuves d’endurance et ont battu plusieurs records, attribués à la consommation de cordyceps.
Parmi plus de 400 espèces de cordyceps découvertes, deux sont au centre des recherches sur la santé: le Cordyceps sinensis et le Cordyceps militaris.
Les résultats des recherches montrent des vertus surprenantes telles que :
- Une action tonifiante : meilleures performances sportives (meilleure oxygénation), stimulation de la fonction sexuelle, augmentation de la résistance physique et de la résistance au froid, lutte contre la fatigue et améliore les convalescences
- Une action anti oxydante puissante qui stimule l’activité des enzymes, notamment la superoxyde dismutase (SOD) et la glutathion peroxydase (PGX) et les protège contre les radicaux libres. Cela confère au cordyceps un effet anti âge remarquable
- Une amélioration de la qualité de vie chez les personnes souffrant d’asthme modéré à sévère ou de bronchites chroniques
- Un maintien d’une glycémie normale et une diminution des taux de cholestérol et de triglycérides
- La protection de la fonction rénale et hépatique
- L’amélioration des manifestations bronchiques et asthmatiques
- L’augmentation de l’activité immunitaire
- L’activité anti tumorale sur de nombreux types de cellules. Il est également très intéressant comme auxiliaire dans les thérapies anti cancer
De part sa rareté et l’engouement qu’il génère, le cordyceps est une espèce protégée.
Pour cette raison, il est désormais cultivé. Le cordyceps sinensis fermenté offre des bienfaits naturels pour la santé comparable au champignon sauvage du haut plateau tibétain.
Ainsi, la majorité des compléments de cordyceps contiennent une version cultivée cordyceps CS-4.
Le dosage utilisé chez l’homme est de 1000 à 3000 mg/j
Le coût moyen d’un complément de qualité s’élève à 40 € / mois
2- Le reishi (Ganoderma lucidum) ou lingshi
Il est, lui aussi, au cœur de la médecine traditionnelle chinoise.
C’est le roi de l’immunité et l’ennemi numéro 1 des cancers.
Il pousse dans les endroits chauds et humides d’Asie.
Parmi les nombreux bienfaits qu’on lui attribue, six ont largement été démontrés par des études scientifiques :
- Immunostimulant : La stimulation immunitaire est son activité la plus importante.
- Antiasthénique et antidépresseur : il améliore la qualité de vie, y compris l’anxiété et les dépressions chez les cancéreux
- Activité anti virale et anti bactérienne
- Protection du syndrome métabolique : il augmenterait le taux d’HDL cholestérol et diminuerait celui des triglycérides, ainsi que le taux d’hémoglobine glyquée chez les adultes souffrant de diabète de type 2.
- Protection du cancer : le reishi augmente l’activité des lymphocytes NK (Natural Killers), cellules tueuses naturelles combattant les infections et le cancer. In vitro, le reishi peut entrainer l’apoptose (la mort naturelle des cellules) des cellules tumorales
En raison de ses effets sur la testostérone, le reishi serait aussi bénéfique contre le cancer de la prostate. Enfin, il jouerait également un rôle bénéfique dans les cancers colorectaux
Les doses de reishi à l’état brut sont de 25 à 100g/jour selon la taille du champignon.
Les doses d’extrait secs sont de 2,5 à 10g/jour.
Et je me répète en vous conseillant à nouveau de veiller à vous assurer de la qualité des compléments alimentaires…
Choisissez un extrait standardisé de Reishi.
Le coût moyen d’un complément de qualité s’élève à 40 € / mois en prévention et 80 € / mois en curatif.
Le mot de la fin :
J’ai pris un grand plaisir à rédiger cet article car ces champignons me fascinent…
Je ne sais pas si la science pourra un jour isoler tous les principes actifs, comprendre où et comment ils agissent (j’en doute de plus en plus !) mais, après tout, est-ce bien nécessaire de savoir exactement comment la nature met en place ces merveilles ?